Ecovillage NASHIRA : LE PROJET

L’écovillage

 

Il se situe à proximité de Cali qui est la capitale du département de la Vallée DEL CAUCA (à 484 kms de Bogota), reconnue comme étant le jardin de la Colombie par sa fertilité et son climat varié.

L’aide au développement soutenue par PASSEPORT PLURIEL s’inscrit en partie dans un projet global ambitieux, avec l'aide de l’ONG Change the world et mené et géré localement par l’association ASOMUCAF.

Cette association a pour but de rassembler dans des projets communs des femmes en situation difficile, précaire. Pour ce qui concerne le projet d’écovillage NASHIRA,  ces femmes devenues chefs de familles monoparentales proviennent de villages situés dans le département de la Vallée DEL CAUCA. Elles ont été déplacées par la violence des conflits ayant eu lieu dans cette zone et la plupart d’entre elles, devenues veuves,  se sont retrouvées logées dans des bidonvilles des villes de PALMIRA et de CALI.

Elles ont entre 17 et 87 ans et se sont rassemblées pour bâtir un authentique village écologique sur un terrain qui leur a été offert par un généreux donateur. C’est un véritable processus social et environnemental que celles-ci développent au cœur de la nature colombienne. Social, dans le sens où tous les membres vivent, travaillent et collaborent au sein d’une même communauté. Environnemental, car le développement durable est au cœur de leur préoccupation dans toutes les étapes de ce projet.

Ainsi, ce groupe de femmes volontaires souhaite faire vivre le village au maximum sur ses ressources en faisant usage des matériaux locaux et en générant autonomie et indépendance. Elles ont été formées aux techniques appropriées dans le domaine de l’agriculture, de la construction de bâtiments, mais aussi dans le domaine social en apprenant à résoudre les conflits et à prendre des décisions en groupe. Elles ont ensuite mis en pratique ces nouvelles connaissances dans la mise en œuvre de ce projet d’écovillage.

 

La vie à Nashira



La famille - Les enfants

 

Les familles qui n’habitent pas encore à Nashira habitent à l’extérieur, la plupart hébergées ou accueillis chez des proches en attendant la construction de leur maison.

A proximité, il existe des écoles municipales pour le primaire et le secondaire. Les écoles d’enseignement supérieur se situent à PALMIRA ou à CALI. Le transport des enfants est prévu et gratuit. Les enfants commencent leur scolarité à 5 ans. Les familles dont les enfants sont scolarisés reçoivent une subvention du Ministère de l’éducation. Il existe des bourses scolaires pour le secondaire attribuées sur dossier.

Avec l’aide de Nations Unies, une aire de jeux ont été mis à disposition des enfants. Plusieurs artistes suédois ont travaillé sur le design.

 


Les maisons

 

Elles sont construites (murs et toitures) avec des produits de recyclage (restes industriels non polluants broyés ou réduits en cendres), ce qui a permis un moindre coût et de les faire 2 fois plus grandes que si elles avaient été construites en traditionnel. La préfabrication par moulage des plaques et piliers et leur faible poids permet de ne pas utiliser de grue.

Après présentation d’un dossier, l’Etat a versé une subvention aux familles qui les ont construites. Ainsi, un crédit bancaire n’a pas été nécessaire. 

Les familles qui aménagent ont leur propre petit jardin productif. Au début du projet il existait un grand terrain, divisé ensuite en parcelles pour une partie et en grand potager avec de nombreux arbres fruitiers pour l’autre partie.


 

Les activités 

 

Toutes les semaines a lieu une assemblée des femmes de Nashira. La Présidente n’est pas toujours la même. Réparties en 11 groupes de 8 personnes, elles changent de groupes suivant les besoins, les structures des groupes productifs (ou ateliers) peuvent changer selon les circonstances, par exemple :

1. Les cailles, cochons d’inde, vers de terre (compost) – 2. Jus de fruits naturels et cuisine – 3. Poules pondeuses – 4. Vêtements d’occasion (remis en état) – 5. Canards ou poulets – 6. Bananes (et chips) – 6. Noni (fruit médicinal, utilisé également en cuisine) – 7 à 11. Recyclage, papier, poterie, émail, activités artisanales diverses…

Tous les bénéfices des ressources sont mis en commun. C’est la communauté qui gère. Le but est d’arriver à une autosuffisance. Le troc est pratiqué avec certains produits et excédents. 

 


L’eau

 

La Vallée Del Cauca est très riche en eau, mais la culture de la canne à sucre dans la vallée prend toute l’eau. Il existe un puit à Nashira, mais l’eau n’est pas potable. Un aqueduc ou station de pompage a été construit avec traitement de l’eau avant consommation. 

L’assainissement est par moitié biologique, avec fosses septiques, l’eau résiduelle étant traitée par des plantes aquatiques et des racines. Ce système évite la contamination.

 


 

De 2009 à 2012, la participation de Passeport Pluriel a permis :

 

- des formations aux techniques alternatives en construction et en agriculture, également sur le recyclage

- des formations culinaires

- des ateliers sur la résolution des conflits,

- la réalisation de sanitaires écologiques,

- la réalisation d'un restaurant solaire avec sa parabole et son four solaire,

- l'aménagement intérieur et extérieur du restaurant avec la plantation de plantes médicinales et aromatiques.

 

Aujourd'hui, la communauté de NASHIRA s'est agrandie et poursuit la réalisation de ce projet avec ce même processus social et environnemental qui fait vivre le village au maximum de ses ressources en générant autonomie et indépendance.